C’est peu dire que ces dernières années ont marqué un tournant radical dans le monde du travail : arrivée massive du télétravail dans l’ensemble des secteurs d’activité, quête prioritaire de sens d’une grande partie des salarié.e.s, souci d’un impact sociétal et environnemental positif, accélération et déploiement exponentiel du numérique dans et en dehors de l’entreprise… autant de nouveaux moyens et outils au service d’un mot d’ordre qui prend de l’ampleur : le collaboratif.
Pourtant, bien plus qu’être une affaire de ressources ou d’outils, le collaboratif est avant tout une posture, un état d’esprit, un comportement !
Car, loin de l’objectif affiché d’épanouissement collectif à travers un projet de collaboration, la merveilleuse aventure annoncée se transforme souvent en film d’horreur où certain.es associé.es cannibalisent les autres.
Macro-entrepreneur.fr vous explique comment adopter les bonnes pratiques pour booster votre activité en tenant compte de l’ensemble des parties prenantes d’un projet, et éviter que votre environnement ne se peuple de zombies.
Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Vraiment ?
C’est ce que dit la sagesse populaire… mais si on décidait d’aller ENSEMBLE plus vite et plus loin ?
Même si vous avez fait le choix d’être indépendant, fort heureusement vous faites toujours partie d’un ou plusieurs collectifs, à géométrie et temporalité variables certes, mais vous travaillez toujours avec d’autres individus et groupes.
Comme vous n’avez d’ailleurs pas toujours travaillé en solo, vous savez également à quel point le collectif est à la fois générateur de bonnes idées et d’intentions positives autant que de complexité et de risques quant à la gestion d’un projet.
S’il n’existe pas de recette miracle pour faire travailler les individus et les organisations de manière efficiente et sereine, il y a toutefois des postures qui permettront une meilleure inclusion de l’ensemble des parties prenantes et ainsi, une plus grande performance et une meilleure qualité des relations interprofessionnelles.
Collectif, collaboratif : faites la différence !
Puisque l’on travaille naturellement en collectif, on s’imagine très souvent que fonctionner en mode collaboratif est inné, et consiste la plupart du temps à se comporter en « bon » collaborateur.
Spoiler alert : c’est faux ! Considérer qu’accompagner un collectif de manière traditionnelle et de manière collaborative se font de la même manière vous amènera inévitablement à commettre des erreurs fatales pour votre projet et la dynamique de groupe(s).
Le concept de travail collaboratif désigne en effet une œuvre qui n’est plus fondée sur une organisation hiérarchique traditionnelle, mais sur un mode de travail où collaborent de nombreuses personnes grâce aux technologies de l’information et de la communication, notamment les outils et plateformes en ligne.
Travailler en mode collaboratif n’est ni inné, ni même acquis dans de nombreux secteurs d’activité, en France comme à l’étranger. La plupart des entrepreneurs et entrepreneuses ne savent donc pas comment procéder.
Il va ainsi falloir faire preuve de pédagogie, investir du temps et évaluer constamment le degré de modification de la culture du ou des groupes concernés, a fortiori dans un projet pluri-partenarial où différentes entités, secteurs et cultures vont devoir collaborer.
Les 4 postures à garder en tête pour bien travailler en mode collaboratif
Dans un précédent article, nous avions abordés les aspects juridiques de l’association entre plusieurs entrepreneurs et entrepreneuses, voyons maintenant les éléments clés d’une posture collaborative :
- Décomposer son projet en activités : en mode collaboratif, on ne gère pas un projet de manière monolithique. En d’autres termes, on va décomposer ce projet, de manière plus ou moins détaillée selon la taille et les besoins. Puis on va le décomposer en activités. Chaque activité devenant un projet en soi. Chaque activité va se voir attribuer des ressources humaines, techniques, logistiques et financières spécifiques.
- Personne n’a le monopole des bonnes idées : en mode collaboratif, il faut accepter que personne n’a le monopole des bonnes idées, des solutions et surtout que, même si votre CV et votre carte de visite font de vous un expert sur un sujet, quelqu’un d’autre n’ayant pas votre statut pourra également contribuer à l’avancée du projet.
En clair, c’est celle ou celui qui apportera le plus qui aura le plus de mérite : parfois il s’agira d’apporter plus d’idées, et parfois il s’agira d’apporter plus de qualité au moment d’affiner et prioriser ces idées.
- Assurer la transparence de ses activités : ce mode de fonctionnement peut parfois s’avérer contre-intuitif pour certaines personnes et organisations, et pourtant, en mode collaboratif on ne peut absolument pas fonctionner autrement : il faut proposer un espace de travail transparent ! Ce qui veut dire que tout ce sur quoi je suis en train de travailler doit a minima être consultable, faire l’objet de commentaire, et même être modifié.
On fonctionnera ici très souvent de manière itérative, c’est-à-dire en opérant des allers-retours constants entre deux activités dont les avancées respectives se nourrissent l’une de l’autre. Dans ce cas, si une entité ne peut accéder aux avancées d’une autre, c’est tout le processus du projet qui risque de s’en trouver ralenti voire embolisé.
- On modère plus que l’on ne valide : en clair, on ne bloque pas les contributions des différents intervenants dans de multiples circuits de validation. On partage, on expérimente, on évalue, on apporte les modifications nécessaires, et ainsi de suite. Si l’on a tendance à procéder par validation préalable, là aussi l’on risque l’embolie générale du projet.
Comme pour le point précédent, il faudra que les individus soient assez matures dans leur relation à l’expérimentation, à l’échec et au feed-back constructif pour pouvoir être opérationnel.
Un dernier ingrédient magique …
… et complexe à faire pousser : la confiance.
Il vous faudra cultiver ardemment ce climat de confiance, pour permettre à tout un chacun.e de trouver sa place et sa légitimité au-delà de son expertise officielle. De s’accorder le droit à l’erreur, de concevoir parfois l’échec comme une manière de progresser. De ne pas se sentir jugé par les autres mais d’évaluer une situation et un travail de manière objective, bienveillante et donc constructive.
Cela demandera du temps, et de l’énergie, assurément. Est-ce que cela en vaut la peine ? Demandez aux organisations et à leurs collaborateurs.trices ce qu’ils en pensent…