Vous vous interrogez sur la stratégie à adopter lors de la sortie prochaine de votre régime de micro entreprise ? Vers un statut plus pérenne de macro entrepreneur ? Qui vous permette de dépasser votre plafond de verre ?
Chez Macro-Entrepreneur.fr, ce questionnement est quotidien : nous vous livrons ici une réflexion approfondie sur la question de l’association en société. Cette question est encadrée par le code des sociétés qui date de 1822… un peu vieux pour une idée qui n’a jamais été aussi actuelle, à l’heure où il se crée en France une centaine d’entreprises toutes les heures.
Dans cet article, nous partageons avec vous un ensemble de règles juridiques, de bonnes pratiques et des exemples de retours d’expérience en la matière.
Que veut dire s’associer ? Que veut dire rester seul ?
S’associer, c’est s’engager humainement, juridiquement, financièrement, moralement avec une ou plusieurs personnes dans un projet commun.
En droit des sociétés, on appelle cela l’affectio societatis. C’est-à-dire la volonté de se comporter en associé, autrement dit un ensemble de comportements et un état d’esprit qui concourent à la réalisation d’un but commun.
Si vous vous associez sur de mauvaises bases, cela risque de se retourner contre vous.
Vous allez perdre de l’énergie, du temps et de l’argent, alors que toute votre attention devrait être portée sur la réussite de votre business.
Par opposition, rester seul dans son aventure entrepreneuriale signifie que vous êtes la seule, le seul, maitre à bord… et que tout repose sur vous. Vous ne pourrez compter sur personne en cas de coup dur, de maladie, de problématique professionnelle nécessitant un appui.
Comment s’associer concrètement ?
Avantages de s’associer. Quand on a un projet de création ou de développement d’entreprise, on y apporte ses compétences et sa propre vision, mais cela peut être insuffisant pour appréhender l’ensemble des problématiques auxquelles sera confrontée l’entreprise.
S’associer cela veut dire :
- Avoir pris la décision en recueillant, le cas échéant, la bénédiction de votre conjoint ;
- Ecrire et rédiger un business plan commun ;
- Répartir les responsabilités et les pouvoirs. Comprendre par exemple que les co-gérants s’engagent à 100% chacun ;
- S’accorder sur un projet de statuts, en vérifiant que les règles de décision sont équilibrées ;
- Signer les statuts et engager les fonds personnels que l’on a affecté à notre projet.
Associer une personne morale (une société) dans votre capital plutôt que vous-même en tant que personne physique. Ce cas de figure se présente quand vous souhaitez acheter une société et qu’un emprunt est nécessaire.
Acheter les parts vous-même est fortement déconseillé en raison d’un surcroit important d’imposition. Mieux vaut associer une personne morale pour organiser votre patrimoine et utiliser les avantages fiscaux du régime des sociétés mères et filiales pour faire circuler la trésorerie sans nécessité de la sortir de votre groupe.
Se poser les bonnes questions avant de s’associer et Retours d’expérience
Associé unique ou associé à plusieurs, il y a dans ces deux cas des avantages et inconvénients synthétisés dans schéma ci-dessous :
S’associer pour :
Aller chercher des compétences.
Pour réussir sur un marché donné, il faut maitriser les techniques du métier donné et toute la chaine de valeur, le management, etc…
Est-ce que vous vous imaginez faire tout cela tout seul dans votre coin ? Peut-être au tout début. Mais suivant le rythme de développement de votre entreprise, de vos ambitions, vous allez rapidement travailler 24h/24 … et en plus vous pouvez vite souffrir de l’effet tunnel, c’est-à-dire que personne n’est à vos côtés en miroir pour confronter les hypothèses. C’est dans ces moments que l’impasse se rapproche : vous vous trompez de chemin, vous perdez du temps, de l’énergie, de l’argent …
Partager une aventure commune.
Quoi de plus excitant et motivant que de partager une aventure entrepreneuriale ? Vous connaissez l’adage : « seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Classique mais vrai. A plusieurs, avancer ensemble est un véritable challenge mais la récompense en sera plus forte !
Répartir les risques.
La taille du projet peut nécessiter des capitaux importants. Être associé permet alors de ne pas engager tout son patrimoine puisque chacun engage une partie seulement pour réunir la totalité des financements nécessaires.
Les freins à l’association :
Son degré d’indépendance.
Etes-vous quelqu’un qui fait les choses tout seul, ou au contraire avez-vous un naturel pour repérer et solliciter les compétences présentes autour de vous ?
La répartition des pouvoirs et des décisions.
Il faut être honnête avec soi-même : êtes-vous prêt à décider de manière collégiale ou non ? Car gérer une entreprise, c’est prendre des décisions tous les jours, c’est arbitrer à chaque instant. La vie des sociétés n’est pas un long fleuve tranquille, et il y aura des hauts et des bas.
A priori, si vous vous associez c’est pour du long terme … la vie des affaires, et la vie en général, font que des évènements peuvent venir altérer l’équilibre entre les associés (divorce, maladie, divergence de stratégie, départ en retraite, etc…). Il faut donc penser à ça quand vous signez les statuts constitutifs de votre société et vous dire que la route ne sera pas toute droite. Il faudra composer, écouter, argumenter, et au final décider. Ensemble.
Différence entre associé et mandataire social.
Schématiquement, un associé (ou actionnaire, cela dépend du type de société) est une personne physique ou morale qui détient une partie du capital de la société. Mais ce n’est pas obligatoirement l’associé qui a le pouvoir de diriger la société. Celui qui en a le pouvoir, c’est le dirigeant (et il peut y en avoir un ou plusieurs).
Retours d’expérience :
Attention à la répartition du pouvoir et du capital.
On peut se retrouver lésé dans ses droits en tant qu’associé minoritaire. Léser un minoritaire n’est jamais un bon calcul.
Attention à l’association quand vous créez avec votre conjoint.
En cas de séparation ou de divorce, la conduite de la société peut devenir rapidement invivable, et parfois il n’y a pas d’autre moyen que de se séparer aussi dans la société. Cela peut se faire en rachetant les parts de son ex-conjoint, ou que celui-ci les vende à un tiers, par une réduction de capital …
Attention au blocage de la société.
En cas de mésentente entre les associés, tout peut vite se bloquer. Mieux vaut prévoir des mécanismes pour appréhender ce cas de figure et le gérer plutôt à l’amiable que devant les tribunaux.
Alors, s’associer, est-ce la clé du succès obligatoirement ?
Non, assurément.
Si vous n’exploitez pas les possibilités données par votre aventure commune, cela ne sera source d’aucune synergie. Pire, l’aventure vivotera, faute d’animation commune.
En revanche, si vous exploitez au mieux le potentiel créatif et entrepreneurial de chacun de vos associés, le résultat pourra être à la mesure de vos rêves les plus fous. Mais cela demande de se comporter en associé.